Adana Mam Legros
Artist & Activist
THE ART OF DETACHMENT
L’OTIUM
« La vie est passionnante et difficile. Il est nécessaire de supprimer le malheur de la condition humaine.
Les films sont les témoignages des péripéties humaines, des chemins parfois émouvants et d’enfants qui ont réussi à surmonter leurs malheurs. Pour l’observateur c’est une manière de comprendre. Mais pour la personne blessée, le traumatisé c’est une manière de demander à l’artiste, d’être son porte-parole. (…).
Après les traumatismes ou les guerres, le déni est protecteur parce qu’il permet d’éviter d’affronter le problème. Ce déni « protecteur » empêche toute forme de résilience puisqu’il évite la confrontation du problème.
En Revanche si l’on donne la parole aux poètes, aux chanteurs, aux écrivains, aux cinéastes, aux artistes ; l’émotion est contrôlée, parce qu’il est transposé au comédien. Le comédien devient le porte-parole du traumatisme. C’est lui qui va dire, interpréter, reléguer le message qui est nié, le message dont je ne peux exprimer par manque de force. Il y a un détournement, une distanciation, un éloignement de l’émotion.
La maîtrise de l’émotion, la représentation du malheur de manière supportable sera transposée dans un film, un roman, une œuvre artistique. C’est seulement à ce moment que nous pourrons aller à la rechercher de la compréhension sans angoisse, sans gêne et appréhension du Malheur (…).
L’art joue un rôle très important dans le processus de résilience. (…) On a besoin du manque pour devenir créatif, le manque invite à la créativité. Nous, êtres humains, nous vivons dans un monde de sens. Il nous faut des rêves, une mémoire pour donner une direction, un sens à notre vie. Si cette direction a été douloureuse sans moyen de la surmonter, La résilience ne se fera pas. Il en résultera, une souffrance sans grande possibilité de modifier le cours de la vie.