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THE ART OF DETACHMENT
 

L’ART DU DETACHEMENT

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« Qui suis-je ? Un fragment du grand Tout soumis à la mort qui est dilution du souffle qui nous constitue dans le grand souffle du monde, alors que le reste du corps, une partie boueuse et corruptible, retrouve la terre où il se dissout à son tour, le semblable retrouvant son semblable. Lisons : «   Le temps de la vie de l'homme, un instant ; sa substance, fluente; ses sensations, indistinctes; l'assemblage de tout son corps, une facile décomposition; son âme, un tourbillon; son destin, difficilement conjecturable; sa renommée, une vague opinion. Pour le dire en un mot, tout ce qui est de son corps est eau courante ; tout ce qui est de son âme, songe et fumée. Sa vie est une guerre, un séjour sur une terre étrangère ; sa renommée posthume, un oubli. Qu'est-ce donc qui peut nous guider ? Une seule et unique chose : la philosophie. Et la philosophie consiste en ceci : à veiller à ce que le génie qui est en nous reste sans outrage et sans dommage, et soit au-dessus des plaisirs et des peines ; à ce qu'il ne fasse rien au hasard, ni tache point à ce que les autres font ou ne font pas.

Et, en outre, par mensonge ni par faux-semblant ; à ce qu'il ne s'attache point à ce que les autres font ou ne font pas. Et, en outre, à accepter ce qui arrive et ce qui lui est dévolu, comme venant accepter de là même d'où lui-même est venu. Et surtout, à attendre la mort avec une âme sereine sans y voir autre chose que la dissolution des éléments dont est composé chaque être vivant. Si donc pour ces éléments eux-mêmes il n'y a rien de redoutable à ce que chacun se transforme continuellement en un autre, pourquoi craindrait-on la transformation de leur ensemble et sa dissolution ? C'est selon la nature ; et rien n'est mal de ce qui se fait selon la nature » (II.17). Il faut donc savoir ce qui nous veut et vouloir ce qui nous veut afin de jouir d'être au monde en conformité avec la Nature.

 

« Comprendre le monde c’est vraiment vivre la vie (..) il y a à apprendre encore et toujours du monde. Augmenter son savoir est un devoir (...) aider son prochain est un devoir. Savoir mourir est un devoir, c’est même la forme ultime du savoir vivre »

 

Sagesse – Savoir vivre au pied d’un volcan

Michel Onfray

Philosophe et écrivain 

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